Exposition collective — Horizons nouveaux II
L’exposition Horizons nouveaux II a eu lieu du 9 novembre au 8 décembre 2024. Elle a réuni les œuvres de Mathilde Demoli, Justine Béliveau, Romane Dumas-Kemp, Vickie Grondin, Emy G. St-Laurent et Geneviève Thibault avec la participation spéciale de Rick Miller.
Horizons nouveaux II
Un texte de Josianne Poirier,
directrice artistique de la Fondation
Photos : Richard-Max Tremblay
Entre biodiversité rêvée et paysages intimes, les œuvres réunies au sein d’Horizons nouveaux II explorent différentes manières d’être dans le monde. Elles offrent une vue de sujets environnementaux qui interpellent la relève en arts visuels.
Dans Outre-tombe, de Mathilde Demoli, des animaux taxidermisés ou réalisés en céramique pénètrent à l’intérieur du pavillon de la Fondation. Reprenant les codes de l’identification naturaliste, la mise en scène rend hommage à la vie et à la mort de chaque individu qui la compose. Tandis que la taxidermie a longtemps été associée à une pratique de domination du vivant, elle est ici mise au service d’une réflexion éthique. Une multitude de spécimens apparaît également dans Terraformages, d’Emy G. St-Laurent. Cet ensemble de sculptures molles propose un écosystème imaginaire qui évoque simultanément un univers terrestre et marin. Joyeuse et colorée, l’installation est réalisée à partir de textile post-consommation.
La provenance des matériaux est aussi au cœur d’eelgrass, de Vickie Grondin. Durant ses séjours aux Îles-de-la-Madeleine, milieu privilégié de ses recherches actuelles, l’artiste a collecté de manière responsable de la zostère, une herbe marine que l’on trouve en abondance sur les plages. Grondin en fait du papier qui invite, tout comme la vidéo qui l’accompagne, à s’approcher pour entrer en intimité avec l’œuvre. La texture de la matière qui recouvre le lit exposé à proximité par Justine Béliveau appelle à faire de même. Les feuilles pliées se composent de charpie, ces fibres qui se perdent habituellement suite au séchage des tissus. Dans ce déchet résiduel récolté auprès d’hôtels et d’hôpitaux se manifestent en filigrane des histoires d’hospitalité et de soin.
Le projet Géographie de l’intime est issu d’une collaboration entre Geneviève Thibault et Rick Miller – la cinéaste crie Jules Koostachin a aussi pris part à des itérations antérieures. Dans les quatre photographies présentées se dévoile la démarche de guérison de Rick Miller alors qu’il retourne sur les lieux de son enfance, où l’histoire de sa famille et celle de l’extractivisme en Gaspésie s’entremêlent. Le rapport au paysage est aussi central à la pratique de Romane Dumas-Kemp qui explore le dialogue entre le monde construit et les éléments naturels. Cette dualité s’inscrit dans la forme même de son installation qui se compose de volumes architecturaux et de photographies pour offrir un moment de contemplation.
L’exposition Horizons nouveaux II rassemble les œuvres des six finalistes au prix éponyme. S’adressant aux étudiant·e·s des programmes de maîtrise en arts visuels offerts par six universités québécoises – l’Université Concordia, l’Université du Québec à Chicoutimi, l’Université du Québec à Montréal, l’Université du Québec à Trois-Rivières, l’Université du Québec en Outaouais et l’Université Laval –, il vise à récompenser un·e étudiant·e dont la démarche s’inscrit dans des préoccupations environnementales. Pour la seconde édition du concours, la lauréate du prix Horizons nouveaux est Mathilde Demoli, de l’Université Laval. Elle reçoit une bourse de 3000 $ grâce à l’appui financier du Fonds Pierre-Mantha.
La Fondation Grantham remercie le Fonds Pierre-Mantha et les universités participantes, et félicite les artistes!
Vues de l’exposition