Exposition solo — Camille Lefebvre

 

L’exposition Habitat durable : une nouvelle densité villageoise aura lieu du 20 au 30 mars 2025. Elle réunira le travail architectural et artistique de Camille Lefebvre, lauréate 2024 du prix de la création et de la recherche en architecture.

 

Photo : Camille Lefebvre

 

Habitat durable : une nouvelle densité villageoise

Un texte de Josianne Poirier
Directrice artistique

 

Comment l’architecture peut-elle répondre à la fois aux défis de la transition écologique et à ceux qui émergent de la crise du logement? L’exposition Habitat durable : une nouvelle densité villageoise explore des pistes de solution à cette question pressante, qu’elle inscrit dans le contexte du comté de Drummond.

En juin 2024, l’architecte Camille Lefebvre a réalisé une résidence de trois semaines à la Fondation Grantham. Le séjour lui a permis de se familiariser avec l’histoire, les particularités architecturales et les modes d’occupations du territoire des environs. Des rencontres avec des acteurs et des actrices du milieu municipal l’ont aidé à affiner sa compréhension des enjeux de l’aménagement régional, tandis que des promenades ont été l’occasion de recenser par la photographie et le dessin des éléments du cadre bâti qui captaient son attention. Ces promenades servaient également à identifier des sites potentiels pour l’insertion de nouveaux bâtiments.

La démarche de Lefebvre consiste en effet à proposer une densification sensible des cœurs villageois en s’inspirant de la composition historique des villages au Québec. Elle l’actualise cependant en y introduisant des typologies d’habitations inédites qui nous invitent à remettre en question ce qu’est une architecture résidentielle acceptable. Depuis des croquis réalisés sur le terrain en passant par de petites maquettes intermédiaires, l’exposition présente le processus qui a conduit à la conception de trois maquettes à l’échelle 1 :50 qui figurent ces typologies nouvelles.

La maison adaptable se déploie sur un seul étage et révèle une terrasse au périmètre. Avec sa trame carrée et des pièces de taille identique, elle permet que la fonction et la composition intérieure soient modulées selon les besoins des personnes qui l’habitent. Quant à lui, le plex horizontal répond à la nécessité d’avoir une offre résidentielle abordable, rendue possible par la mutualisation de certains espaces. Idéal pour une occupation bigénérationelle, il peut également convenir à deux ménages intéressés par ce type d’habitat partagé. Enfin, le volume flexible complète le projet de densification sensible avec un espace commercial et un logement au rez-de-chaussée, ainsi qu’un lieu ouvert à la communauté à l’étage supérieur. Parmi les caractéristiques communes de ces bâtiments, notons l’absence de sous-sol pour préserver la terre et les toits à deux ou quatre versants, emblématiques du patrimoine architectural local.

La grande axonométrie, un mode de représentation architecturale qui permet de comprendre les volumes en perspective, présente l’insertion des trois modèles de bâtiments dans Saint-Edmond-de-Grantham. Le dessin montre comment les propositions de Lefebvre dialoguent avec leur contexte, mais il importe de considérer qu’il ne s’agit que d’un exemple d’agencement parmi d’autres. Ces bâtiments pourraient être déployés dans tout village du Québec où s’exprime le désir de développer un noyau vibrant et respectueux de l’environnement.